Par une belle après-midi, je reçus un coup de téléphone d’un homme avec un drôle d’accent. Il me demanda si j’étais la secrétaire du Suricate-Cameraman. Je lui répondis qu’il avait dû faire erreur. Il insista pour savoir quels liens j’entretenais avec ce dernier. Un peu gênée, je lui expliquais la relation passionnelle que ce Suricate avait avec une partie de mon corps. Il m’interrompit rapidement dans mon explication maladroite et me lança : « Vous êtes Anne-Lise, alors! Je suis gnagnathérapeute ».
« Le Suricate-Cameraman serait donc tellement envahie par cette passion qu’il a besoin de consulter? Mais pourquoi son thérapeute a-t-il mon numéro? C’est quand même bizarre cet accent, on dirait celui de mon père… »
Il finit par m’expliquer qu’il est québécois. Le Suricate-Cameraman avait rencontré une fille à Montréal dans un bar avec des cocktails qui font des trucs bizarres. N’en pouvant plus qu’il passe sa soirée à s’épancher sur cet amour épaulesque, elle l’avait mis en contact avec ce thérapeute. Et de cocktails en aiguilles, le Suricate-Cameraman avait donné mes coordonnées à cet inconnu à l’accent bizarre.
Ainsi je finis par comprendre qu’il est musicothérapeute. Il travaille à Montréal dans un centre communautaire pour adultes sans abri. Il avait essayé de me rencontrer lorsque j’étais au Québec pour qu’on puisse échanger sur nos approches respectives. Le voile se lèva dans la foulée sur l’objet de son appel: il séjournait quelques semaines à Valence, sa ville d’origine et souhaitait pouvoir me rencontrer.
Crédits Photo: Frédéric Bisson
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