Lettre à Manu

Mar 19, 2017

Cher Manu,

Ça ne te dérange pas que je t’appelle Manu ? Faisons preuve de familiarité ! Tu vas voir, on a plein de points communs.

Le premier est notre âge. Même si je m’évertue à faire croire que j’ai 26 ans, ma carte d’identité indique que je suis beaucoup plus près de ton âge.

Le deuxième point commun est la reconversion professionnelle : banquier, tu souhaites devenir président de la République. Pour cela, tu as fait une formation de presque 2 ans comme ministre de l’économie. De mon côté, je viens d’attaquer une formation à l’utilisation du stylo rouge.

Le troisième est la tendance à la procrastination. Moi aussi, quand je n’ai pas envie de faire un truc, je m’y prends au dernier moment. Le résultat n’est pas toujours brillant.

Manu, inutile de faire semblant, tu es un glandeur. Toi aussi, tu fais tout à la dernière minute. Ne fais pas semblant de ne pas savoir de quoi je veux parler. Ton programme pour l’élection présidentielle sur l’éducation et son annonce en conférence de presse, rassure-moi, tu l’as bien fait à la dernière minute ?

De la conférence de presse, j’avais retenu que tu voulais interdire l’usage des téléphones portables par les élèves dans les établissements scolaires. Si tu as lu deux trois bouquins de philosophie de l’éducation – même des résumés – tu devrais savoir que lorsqu’on pense l’éducation d’un pays, on réfléchit plus largement au citoyen de demain. S’attaquer à l’éducation, c’est avoir une ambition pour l’Homme, un grand projet de société. Tu comprends ?

Attends, je vais te donner un exemple. Lorsqu’un cinglé veut instaurer une dictature, dans son « programme éducatif », il exige que tous les manuels d’histoire soient brûlés et les ré-écrit à son effigie ; son projet de société étant que tout le monde pense comme lui et pense qu’il est le sauveur du monde. C’est stupide, mais ça a de la gueule comme programme !

Toi, comme projet pour les français, tu voudrais qu’ils utilisent moins leur téléphone. Tu aurais aussi pu rajouter que tu voudrais interdire les chewing-gum à l’école. Là, je pense qu’on aurait touché le fond de l’ambition sociétale. Pour la prochaine fois, je te conseille donc d’éviter d’écrire (ou de faire écrire) tes discours la veille pour le lendemain. A 39 ans, il serait temps d’avoir un peu plus de maturité dans l’organisation de ton travail !

Je n’ai pas voulu croire que ton programme se résumait à cette ânerie. Ce matin, je suis donc allée sur ton site et j’ai lu ton programme pour l’éducation. Je découvre ainsi que non seulement tu es un procrastinateur, mais en plus un gros copieur. Rien de neuf sous le soleil, tu te contentes d’aller copier sur d’anciens programmes de tes copains.

Bon, Manu, tu te rends compte que tu vas droit dans le mur ? Faut te ressaisir ! Tu veux que je te donne un coup de main ? Je viens sur Paris en avril, on se prend un café ? Le 12 ou le 13?

Bises

Anne-Lise

 

 

 

Photo: Designed by Freepik

Anne-Lise

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Voilà plus de 15 ans que j’écris des histoires plus ou moins proches d’anecdotes personnelles vécues. Avec les mots, je transforme un quotidien somme toute très ordinaire en épopée digne des plus grands chevaliers.

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