Pourtant, chaque année, ça commence plutôt pas mal.
Vers mi-octobre les vitrines nous titillent. Orange et rouge se côtoient gentiment. La pression monte tranquillement. Mais on se raisonne. On se dit qu’il faut savoir patienter. Et le 1er décembre c’est l’explosion : ouverture de la première case du calendrier de l’avent ! Précipitation sur le plus proche marché de Noël venu. Achat du fameux sapin. On allume la guirlande électrique et on se dit « vivement les fêtes de Noël ».
Pendant les semaines qui précèdent, on se goinfre de papillotes. Au premier bloc de fois gras nous faisant de l’œil à Intermarché, on se jette dessus. Si par malheur un bourriche d’huîtres croise notre caddie, hop ! après tout ! c’est une fois par an !
Frétillement, émoustillage, impatience.
Puis tout s’accélère… sournoisement le piège se referme. Impossible de ne pas se faire happer par le tunnel de ces soi-disant fêtes. Bien entendu personne n’aura l’audace de souhaiter du repos pour cette période. Chacun est complice du get-apens tendu par les traditions. On le sait. Il va falloir faire preuve de résistance. Il va falloir faire bonne figure : enchaîner les repas et s’enthousiasmer sur commande.
Pour sortir de cette prise d’otage, la seule issue sera de courber l’échine et de manier les faux-semblant. L’apothéose aura lieu entre le 31 et 1er . Derniers efforts pour faire fi de l’impersonnalité des dizaines de meilleurs voeux !
Et chaque année, en son for intérieur, se promettre de fuir à l’autre bout de la terre en décembre prochain.
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