Ecriture d’été : jour 1

Juil 15, 2022

Et si je me remettais à écrire?

Tout au long de l’année, je suis tentée de me lancer dans des défis.

À longueur de temps, j’en vois passer sur les réseaux sociaux. Ceux qui me titillent sont généralement autour de l’écriture. À l’automne et l’été, le nanowrimo semble rassembler énormément de plumes. La promesse à l’issue du défi : avoir un roman. Le principe : pendant 30 jours, écrire un certain nombre de signes.

Je suis tentée, car je me laisse aller aux sirènes de la magie. Juste un mois derrière son écran et je pourrais sortir le fameux roman que beaucoup de gens me demandent. Sauf que voilà, je ne suis pas certaine d’avoir une écriture de fiction. Et depuis que j’ai rendu ma thèse (c’est-à-dire en septembre 2009), l’idée de me contraindre dans un marathon d’écriture m’est impossible ; comme si j’avais épuisé ma capacité à m’autodiscipliner dans cette épreuve.

En en discutant avec Mylène, elle m’a expliqué qu’il fallait que j’arrête de vouloir m’imposer un type de discipline qui ne correspondait pas (plus?) à mon fonctionnement. Je pense qu’elle vous racontera mieux que moi en commentaire le pourquoi du comment certaines personnes peuvent suivre une routine stricte et d’autres non.

Ceux à quoi j’essayais de me défendre en répondant que c’était quand même dommage d’avoir mis l’écriture au centre de ma vie professionnelle et de ne plus écrire dans ma vie personnelle.

"Tu te rends compte, je n'écris presque rien sur Anne-Lise fait des chansons?" 

Argument mis en miette lorsque j’ai dû passer en revue tous mes articles au moment de la refonte de ce site. En moyenne, deux articles par mois sont publiés.

Jusqu’à début juin, j’avais accepté ce fait : je ne peux plus m’imposer de rythme strict d’écriture.

Et mes vieilles lubies sont revenues. Mais cette fois-ci pas avec un obscur défi lancé sur les réseaux sociaux pour satisfaire les algorithmes.

Les mots : une semaine pour se lancer dans l’écriture

J’ai suivi un atelier d’écriture en ligne. Je ne sais plus comment, mais j’avais eu un code promo pour y accéder gratuitement. Dans cet atelier, 5 professionnels de l’écriture témoignent de leur expérience et lancent une consigne d’écriture. Même si pour l’instant je n’en ai suivi aucune, je les ai toutes aimées.

Le témoignage qui est venu réveiller mon envie d’écrire tous les jours est celui de Brigitte Kernel. Elle explique qu’il faut réactiver son addiction à l’écriture. Voici comment :

« Isolez-vous et faites monter l’addiction de l’écriture.
En 4-5 jours, 2 h, 3 h, 4 h, 5 h, et en montant la dose jusqu’à 8 h d’écriture par jour.
En 5 jours vous serez pris de l’addiction de l’écriture. Vous n’aurez qu’une envie :
retrouvez votre texte.
L’astuce : le soir avant d’éteindre la lumière, relisez votre texte sur votre
téléphone avant de vous endormir. Sans le retravailler. Le lendemain, vous n’aurez
qu’une envie, c’est de vous replonger dans votre écriture. »

Même si je sais que je n’arriverai jamais à suivre ces indications, ça m’a quand même drôlement donné envie d’oser faire quelque chose dans cet esprit.

La leçon d’audace de Vincent Dedienne

Oser. Se lancer à l’aventure.

Il n’en fallait pas plus pour que j’achète un pack de masterclass de l’école de créativité Traverse. Hier j’ai terminé d’écouter celle de Vincent Dedienne. Deux points m’ont particulièrement titillée.

  • Il revient sur le fait qu’il est important d’accepter la médiocrité. Lorsqu’on crée, on ne peut pas être tout le temps dans le génialissime. Parfois ce qu’on fait, ce n’est pas terrible. Ce n’est pas grave. L’essentiel est de continuer à faire. Et le génialissime finira bien par arriver à un moment ou à un autre. Tout le problème avec Anne-Lise fait des chansons était un peu là. Je cherchais toujours à écrire des textes très affûtés; alors même qu’au départ ce petit blog devait juste être un carnet de bord.
  • « Quand j’ose, je me mens à moi même – il faut oser faire sa pub, montrer une version améliorée de ce qu’on est. Il faut mentir, ce n’est pas grave de mentir. » Et le deuxième point était la place du mensonge. Souvenez-vous : me lancer dans l’écriture quotidienne avait pour objectif d’écrire de la fiction. Être ou ne pas être faite pour la fiction, telle est ma question. Et en remettant le mensonge au cœur de tout acte un tant soit peu audacieux, je me suis rappelé l’expression aragonienne « Mentir vrai ». Finalement dans tous mes textes, il y a une part plus ou moins grande de mensonge. Alors en écrivant quotidiennement, c’est peut-être ça que je vais faire : de plus en plus de mensonges, pour de plus en plus d’invention d’histoires.

Nous sommes donc au milieu du mois de juillet.

Et il n'est pas impossible que j'écrive ici tous les jours. 

Anne-Lise

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1 Commentaire

  1. OK Anne-Lise, je saisis brièvement la perche que tu me tends. Soyons clairs et concis : tout le monde a besoin d’un cadre… mais cela ne signifie pas que nous devons tous adopter le même !

    Pour ce qui est de l’écriture, Eric-Emmanuel Schmitt dont je suis actuellement une masterclass, te dirait que l’idée d’écrire un certain nombre de mots quotidiens pour enfanter un roman est une aberration (et bim, exit la règle principale du NaNoWriMo !). Pour lui, un texte littéraire se rêve et se construit avant de s’écrire (je te la fais courte).

    Natalie Golberg, dans « Pourquoi écrire va vous rendre heureux », contredit Julia Cameron qui nous exhorte à pondre trois pages de tout et de rien, tous les matins, avant même d’avoir désembrumé nos neurones. Non, celle qui a animé des centaines d’ateliers d’écriture propose plutôt d’écrire le plus souvent possible, même s’il ne s’agit que de quelques mots, pour déposer nos pensées sur le papier.

    Je pourrais ainsi multiplier les exemples de cadres créatifs qui varient selon chaque écrivain ou animateur d’atelier d’écriture. Et puis un cadre, ça évolue ! Les règles que je me suis données ou qui m’ont été imposées enfant ne sont pas les mêmes aujourd’hui (heureusement d’ailleurs !). Celles que tu as définies lors de ta thèse ne sont plus d’actualité, tu le dis toi-même. Donc ton cadre d’écriture, qu’est-ce qui t’empêche de l’explorer et le faire évoluer. Il peut être souple et correspondre à tes envies et objectifs du moment. Je crois que ce n’est que de cette manière qu’une routine devient vivante et tenable. Sinon, il n’est question que de répétitions et de monotonie.

    Alors, si tu me permets un conseil : fais-toi plaisir, car nous, moi, j’ai le sourire aux lèvres dès que je découvre que tu as publié un nouvel article !

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Voilà plus de 15 ans que j’écris des histoires plus ou moins proches d’anecdotes personnelles vécues. Avec les mots, je transforme un quotidien somme toute très ordinaire en épopée digne des plus grands chevaliers.

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