Sur un air de Cha-cha-cha
Souvent les gens pensent que j’ai derrière moi une longue pratique de la danse classique.
Même si je me suis totalement identifiée à Sophie Marceau dans L’Étudiante et dans La Boum, je ne suis pas allée jusqu’à m’inscrire à un cours de danse.
Des fêtes adolescentes aux soirées endiablées en boite de nuit, à chaque fois que j’ai eu à trémousser mon corps sur de la musique, je me suis sentie godiche. Je ne sais pas comment bouger. Je ne sais pas comment tortiller mon popotin. Je n’ai aucune idée de ce que je peux faire de mes bras. J’ai l’impression que mes pieds ne savent pas dans quel sens aller.
A chaque fois que j’ai tenté de danser, je me suis trouvée nulle.
Lors de mon dernier voyage au Québec, j’ai pourtant senti des frétillements en moi. Assise sur un banc, j’ai eu envie d’aller sautiller. Pas très on de la ville de Québec, j’étais partie visiter Wendake, un village une communauté autochtone. Des jeunes ont interprété des danses traditionnelles. Plus je les regardais, plus l’envie de sautiller me chatouillait. J’ai passé le reste de mon séjour à chercher des mocassins typiques pour, seule chez moi, pouvoir sautiller au rythme des musiques traditionnelles du Québec.
L’envie de me dandiner m’a repris l’année dernière, je crois. Cette fois-ci, j’étais dans une guinguette. Je regardais se dandiner des couples sur des airs de bal musette. Se trémousser seule avec des mocassins indiens chez soi a été une possibilité envisageable. Guincher yeux dans les yeux avec un inconnu qui me tripote ne l’a en revanche jamais été. Néanmoins je ne pouvais trouver qu’ils avaient drôlement de la chance de se trémousser vu les sourires et les regards rigolards qu’ils avaient.
Aujourd’hui, la danse est à nouveau venue me titiller.
Je crois que c’est mon jour.
Tout est réuni.
Sur une place de village, une musique bretonne traditionnelle entrainante et une ronde qui permet de ne pas se sentir seul et en même temps de ne pas se retrouver dans le corps à corps gênant des danses de couple. Ça sautille. Ça tourne. Ça va de plus en plus vite.
Oh non…
Aucun n’a l’oeil qui pétille.
Les visages sont fermés.
Chacun est dans sa bulle.
Mais pourquoi ont-ils tous décidé d’enterrer leur cochon d’Inde justement aujourd’hui?
Encore un rendez-vous raté avec la danse.
Tant pis pour la gigue.
Fais comme les jeunes, sors en boîte ! Ils ne dansent guère, ils sautent ! Chacun dans son monde et en ignorant les autres (sauf si tu veux draguer évidemment !). C’est fini le temps des slows et la macarena date d’un autre siècle. Tu veux que je demande à mon fils de t’envoyer les coordonnées d’une boîte au top en ce moment ?