#févrierécrit : bol de riz

De mes années collège et lycée, j’en garde peu de souvenirs précis. À part « travaille ou crève », il m’est bien difficile de vous raconter des anecdotes ou de vous citer le nom de professeur. Il me faudrait pas mal de temps pour vous donner celui de quelques camarades de classe, à part Sophie-du-5-mai évidemment.

Jusqu’à ce matin, je pensais avoir fait le tour de mes souvenirs en les racontant dans l’article Retour à Alcatraz.

Et, ce matin donc, m’en a surgi un autre : bol de riz.

La première chose que j’ai vue lorsque j’ai ouvert l’application de Poudlard, le collège de Petit Bouchut.

Bol de riz.

Capture d’écran. Envoi de la photo sans aucun commentaire à Sophie-du-5-mai. Sa réponse :

Oh putain! Bol de riz!

Bol de riz où le paroxysme de la culpabilisation des cathos.

Pour ceux qui ne se seraient jamais frottés à l’enseignement catholique, l’opération Bol de riz se déroule pendant le carême. Les élèves « volontaires » prennent un repas spécial composé d’un seul et unique bol de riz. L’idée est de se relier « spirituellement » avec les plus démunis.

Ceux qui ont fréquenté ce type d’établissement ont pu observer que c’est la seule et unique fois de l’année où on va s’arracher un poil des fesses pour tenter de verser une petite larme pour les plus démunis. Le reste de l’année, le corps professoral serine l’importance du travail et du dépassement de soi pour être toujours plus performant. Dans beaucoup d’établissements catho, on vous fera même croire que vous êtes l’élite.

Alors Bol de riz, franchement, c’est la grosse blague.

Les mécréants qui ne se montreraient pas « volontaires » iront dans une autre partie de la cantine. Ils auront le droit à une assiette de riz accompagné de truc encore plus dégueu que d’habitude.

Petite vengeance mesquine plus moins consciente de l'institution. 

Et puis le lendemain, une fois bol de riz fini, tout rentrera dans l’ordre.

Fini les démunis. Retour aux performances de chacun.

Et à Alcatraz, mettons en plus un point d’honneur à faire respecter le plus fameux article du règlement intérieur : aucun signe d’affection ne doit être manifesté.