Si j’avais arrêté les lettres à Manu, c’est que l’objectif de ces petites chroniques politiques n’étaient pas de parler uniquement de notre cher Président.
Malheureusement, depuis 7 ans, c’est principalement lui qui fait le show.
C’est vrai, je tire un peu le trait.
Il y a aussi les extrêmes droites et les extrêmes gauches qui s’en donnent à cœur joie.
Mais je me suis toujours mis comme ligne rouge de ne pas en parler : trop facile de tirer sur l’ambulance et pas besoin de leur faire de la pub.
Pourtant, en début de mois, lorsque je corrigeais mes copies, j’ai eu un doute.
Si pour des personnes avec un tant soit peu de connaissances historiques, il est évident qu’extrême-droite et extrême-gauche sont bêtes à bouffer du foin, j’ai eu un doute en pensant à mes étudiants. Entre celle qui me dit que les règles c’est un problème de transit intestinal, celui qui m’assure que les dragons de Komodo vivent en Australie, celle qui m’explique que le point virgule n’existe plus et qu’il est utilisé seulement en vieux français, je me suis mise à douter de leur capacité à avoir ce « un tant soit peu de connaissances » pour exercer un minimum d’esprit critique sur les partis populistes.
Ainsi jusqu’à aujourd’hui 18h47, j’étais prête à chroniquer les extrêmes.
18h48
MACRON M’A SAUVÉ.
Rachida Dati vient d’être nommée ministre de la Culture. Enfin une bonne cliente pour Anne-Lise fait des chansons ! Enfin une source intarissable d’inspiration pour des chroniques caustiques !
Je ne peux pas résumer mieux ce qui nous attend que la manière dont l’a fait Gilles Bornstein :
« Rachida Dati dit ce qu’elle veut, quand elle veut. Elle n’a peur de rien ».
Je crois qu’il va falloir que j’arrête de travailler pour arriver à suivre toutes ses déclarations.
J’en frétille d’avance.
En vrai j’ai déjà commencé à frétiller.
Rien qu’à l’annonce de la rumeur j’étais dans tous mes états.
Je me suis enjaillée de concert avec Alice Coffin, adjointe écologiste à la mairie de Paris lorsqu’elle a commenté dans l’après-midi la rumeur de sa nomination.
Évidemment, Alice Coffin ne rejoint en aucun cas les idées politiques de Rachida Dati. Rassurez-vous : elle n’a pas applaudi l’idée qu’une aussi fidèle sarkosyste se retrouve à la culture et donc ne pas faire grand-chose, voire paupériser encore plus les métiers de la création culturelle.
Le monde est certes fou, mais parfois certaines arrivent encore à garder leur lucidité.
En revanche, son œil a frisé à l’idée des très probables sorties de route de Rachida Dati.
Je frétillais. Je m’enjaillais. De concert avec elle.
Toute féministe que nous sommes, déjà, nous nous régalons de l’imaginer remettre à leur place ceux qui depuis des années sont ministres et tentent d’étouffer tant bien que mâle leurs affaires de harcèlement sexuels et viols ou ceux qui sont Président et qui ont défendu bec et ongles un acteur accusé de plusieurs viols et agressions sexuelles.
Le loup est dans la bergerie et moi je compte bien voir Manu et ses copains se faire croquer.
Merci Manu et Rachida, on compte sur toi !
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