Pour midi, deux options s’offrent à moi : des pâtes au beurre comme les dix derniers jours ou un poulet rôti avec de la butternut confite. Les pâtes du placard prêtes en sept minutes ou le bon petit plat m’obligeant à sortir faire les courses.
Le temps d’enfiler un large manteau pour cacher mon jogging à la propreté discutable ; et me voilà trente minutes plus tard quai Saint-Antoine au milieu du marché.
Même si tout le week-end j’ai évité mon miroir, je sais mon teint gris, mon bouton d’herpès et mes cheveux gras.
Comment font toutes ces nanas pour être tirées à quatre épingles à dix heures du matin alors que tout laisse à penser qu’elles ont aussi dû s’occuper de leurs trois marmots, eux aussi impeccablement préparés.
Dans ce marché, tout dégouline de perfection : les mamans, les enfants, les poulets rôtis, les butternuts… Tout est encore plus parfait qu’un sport publicitaire de la famille Ricorée.
La Saône trouble pourtant la fête. Son eau boueuse assombrit cette vitrine. Marron, elle glisse au pied du marché, transportant les dégâts d’un orage.
Dans quelques heures, il ne restera sur le quai Saint-Antoine que des déchets. Peu à peu la rivière retrouvera sa clarté.
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