Dixit : comment détourner ce jeu pour dynamiser vos cours de communication écrite ?

Nov 23, 2025

Mobiliser des étudiants post-bac sur des activités d’écriture longues est toujours un défi. Vous l’avez sans doute constaté dans vos propres classes : la motivation fluctue, la concentration diminue rapidement et les exercices scolaires traditionnels ne suffisent plus à maintenir l’engagement. Pour entrer vraiment dans l’écriture, beaucoup d’étudiants ont besoin de variété, de défis courts et d’une dimension ludique.

Depuis quelques mois, j’explore différentes manières de gamifier la communication écrite afin de travailler l’orthographe, la syntaxe, la cohérence et l’argumentation autrement. Dans un précédent article, je vous avais présenté des activités autour des Story Cubes.

Aujourd’hui, je vous propose un autre support à détourner : le jeu Dixit.

Pourquoi détourner Dixit dans un cours d’écriture ?

Les cartes Dixit offrent un potentiel particulièrement riche, non pas parce qu’elles porteraient un message explicite, mais parce qu’elles constituent un déclencheur idéal pour stimuler l’interprétation, la prise de décision, l’écriture courte et la créativité. Elles permettent de contourner la peur de la page blanche, d’installer un cadre d’écriture dédramatisé et de varier les approches pédagogiques.

Pour des raisons de droits d’auteur, il n’est pas possible de reproduire les cartes Dixit ici. Mais toutes les activités présentées peuvent être réalisées avec n’importe quelle carte du jeu.

Argumentation : dégager une valeur, puis la défendre

Dans cette activité, ce n’est pas la carte qui transmettrait une valeur : c’est vous qui l’utilisez comme prétexte pour amener vos étudiants à choisir une notion abstraite (courage, liberté, ruse, espoir, solitude, imagination…), puis à l’argumenter.

Étape 1 : dégager une valeur

Chaque étudiant observe sa carte puis choisit une valeur qu’il estime pouvoir associer à l’image. L’objectif n’est pas de trouver la bonne interprétation, mais une interprétation défendable.

Étape 2 : argumenter

À partir de cette valeur, les étudiants rédigent un court texte argumentatif expliquant pourquoi cette notion peut être associée à l’image et quels éléments visuels appuient leur choix. Ils apprennent ainsi à structurer un raisonnement, à mobiliser des exemples précis et à utiliser des connecteurs logiques.

Les productions sont ensuite lues, discutées et comparées en groupe, ce qui renforce l’esprit critique et l’écoute.

Style et reformulation : une même image, trois styles

Cette activité vise à travailler la capacité à adapter son écriture au destinataire.

À partir d’une même carte, les étudiants produisent successivement :

  • une description neutre et objective,
  • une version littéraire intégrant images et rythme,
  • une version administrative, factuelle et concise.

Ce passage d’un style à l’autre permet de travailler la reformulation, la précision lexicale, la maîtrise des registres et l’adéquation du ton au contexte professionnel.

Match d’écriture : à vous de convaincre le jury

Deux cartes sont tirées au sort.
Par groupes, les étudiants doivent démontrer par écrit pourquoi leur carte est la plus logique, la plus étrange, la plus poétique ou la plus philosophique.

Chaque équipe dispose ensuite de trente secondes pour présenter son argumentaire au reste du groupe, avant un vote.

Ce format rapide favorise l’efficacité stylistique, la structuration des idées et l’articulation entre oral et écrit.

Syntaxe : réécrire la phrase impossible

Pour travailler la syntaxe de manière active, chaque groupe reçoit une phrase volontairement incorrecte : ruptures de construction, participes mal employés, ponctuation absente, hiérarchie confuse.

À partir de cette phrase, les étudiants doivent produire une version claire et grammaticalement correcte, tout en respectant l’univers de la carte tirée.

Cette activité permet de renforcer la structuration syntaxique, la cohérence textuelle et la maîtrise des subordonnées. Elle fonctionne particulièrement bien pour instaurer un travail de réécriture rigoureux et collaboratif.

Et vous, comment détournez-vous les jeux en classe ?

Ces propositions ne sont qu’un point de départ. Les jeux de société, lorsqu’ils sont détournés intelligemment, offrent une multitude d’occasions pour renouveler les pratiques d’écriture et réengager les étudiants.

Je serais ravie de découvrir vos propres idées. Quels jeux utilisez-vous dans vos cours de communication écrite ou de langues ? Quelles activités ludiques fonctionnent particulièrement bien avec vos étudiants ?
N’hésitez pas à partager vos pratiques dans les commentaires ou à m’envoyer vos expérimentations pour enrichir cette réflexion collective.

Anne-Lise

Ne loupez aucun article !

Pour recevoir un mail hebdomadaire avec les derniers articles publiés sur le blog.

J'ai lu et j'accepte la politique de confidentialité de ce site.

1 Commentaire

  1. Vraiment super bonne idée !
    Nous, on utilse les cartes pour des cercles de parole dans le cadre d’un programme de développement affectif et social (Prodas)

    J’ai aussi crée un jeu pour des BTS commerciaux en jardinerie, avec votre publication de Story Board. Je teste cette semaine.
    Merci pour vos partage.
    Restant à votre dispo.

    Réponse

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.