Ecriture d’été : jour 5

Juil 19, 2022

Ici, Evelyne Dheliat

Au milieu du mois de mai, un dimanche, lors d’une promenade sous un soleil de plomb, je croise par hasard Madame La-connasse-qui-prend-pas-un-gramme-passé-40.

Nous taillons le bout de gras. La conversation s’oriente très vite sur la météo. Elle me lance : « je suis sûre que tu vas écrire un article là-dessus ».

Savez-vous que j’ai quand même très souvent une fâcheuse tendance à fanfaronner pour rien?

Cette tendance s’est réveillée à ce moment-là. Avec un aplomb de fer, je lui réponds « ah ben non, quand même pas. Je n’ai pas encore l’âge de passer du temps à écrire sur la météo ».

Appelez-moi Madame La-connasse-qui-fait-sa-faramelante.

Il faut absolument que je vous parle de la météo 

Quelques jours avant mes vacances, je ne pouvais pas allumer la télévision sans qu’un des remplaçants de Jean-Pierre Pernault ne me casse les oreilles avec la canicule qui étaient en train de s’abattre.

À ce moment là, à Lyon, on avait chaud. Mais normalement chaud.

Et à chaque fois que l’un d’eux nous parlait de cette fichue canicule, je ne pouvais réprimer cette réflexion de petite provinciale de base :

« Ah, mais quand ça se passe à Paris, ILS en parlent. Mais quand c’est à Lyon, tout le monde s’en fiche ».

J’ai, entre autres, pour trouble obsessionnel compulsif d’écouter ou de regarder les informations environ 15 fois par jour. Donc 15 fois par jours, je me répétais : « ah, mais quand ça se passe à Paris, ILS en parlent. Mais quand c’est à Lyon, tout le monde s’en fiche. »

Je suis donc arrivée en Bretagne complètement persuadée que la chaleur n’y serait pas. Dans mon esprit, seule la sacro-sainte capitale aurait un peu chaud.

Lundi, de La Bretagne je n’ai quasiment rien vu. Nous avons rejoué une scène de vie quotidienne dans un blockhaus attendant le passage de l’ennemi.

Vers 18h, nous avons décidé que l’ennemi devait déjà avoir bien décliné. Nous entreprîmes une sortie vers le centre du village. 500 mètres à parcourir à pied.

Au bout d’environ 2 mètres 43, j’ai cru qu’on m’attaquait à coup de lance-flamme. Même les poulets dans les rôtisseries ne connaissaient pas une telle chaleur.

J’ai tenu bon et atteint l’église. En de telles circonstances, n’importe qui serait capable de retourner sa cuti.

Non je ne suis plus bouffe-curé. Pitié, réservez-moi une place au paradis! 

En essayant d’être la plus digne possible, retenant tous les hurlements de douleur, je réussis à rentrer au blockhaus.

Et dans la nuit, le temps a tourné.

Je sortis mon pyjama en pilou-pilou.

Au lieu de compter les moutons, je pensai à ma copine de lycée qui est née avant moi et dont le prénom signifie sagesse, mais qui préfère rester anonyme lorsqu’on aborde le sujet de la météo en Bretagne. Combien de fois m’a-t-elle mis en garde sur le temps abominable de cette région ?

Si je rentre sans séquelles, je promets de ne plus avoir de réaction de petite provinciale de base.

Anne-Lise

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1 Commentaire

  1. Tu ne vas pas de faire des amis bretons !

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Voilà plus de 15 ans que j’écris des histoires plus ou moins proches d’anecdotes personnelles vécues. Avec les mots, je transforme un quotidien somme toute très ordinaire en épopée digne des plus grands chevaliers.

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