Avec Mylène, on s’est lancé un défi d’écriture. Elle a tout bien expliqué les règles. Mais moi les règles… Je vais faire au mieux !
Voilà donc environ 15 ans que je couine de ne pas avoir beaucoup de lecteurs.
Mes plus fidèles se lancent parfois à me dire qu’il faut absolument que j’écrive un roman. Un vrai. Un qu’on pourrait acheter dans une librairie.
Je m’y suis bien tenté. Comme pour beaucoup d’écrivants, il y a eu des chapitres. Pas mal, même, pour un. Et puis un stop. D’ailleurs, à la suite de mes écritures d’été, j’ai récidivé. J’ai commencé ici une histoire de parisien. Juste deux chapitres. Et bing ! À nouveau le stop.
Je pourrais vous dire que les coups d’arrêt sont dus à ma vie professionnelle. Je pourrais aussi évoquer le fait que j’ai bien conscience du parcours du combattant pour me faire éditer. Je pourrais évoquer le peu de gain financier que génère ce type d’activité. Mais je ne pense que ce soit ça.
En lisant le dernier article de ma copi-lectrice Lucyle – qui d’ailleurs ne s’appelle pas Lucyle, mais ça s’est une autre histoire – je sais que ce n’est rien de tout ça qui m’arrête. Son article de janvier sur ses vicissitudes d’écriture m’a aussi rappelé qu’il ne servait à rien que je me cache derrière mon excuse favorite :
"L'écriture de roman, ce n’est pas ma came. Dans l'écriture, ce que j'aime c'est le court, le vif, le tranchant".
Car Lucyle dit aussi aimé l’écriture de texte court. Elle a d’ailleurs fait tout ce qu’il fallait pour que ses textes courts soient publiés, pour de vrai. Ses efforts ont payé. Et ça, c’est vraiment super chouette !
Je le raconte souvent lorsque je dois présenter mon parcours : je fais partie des traumatisés par l’école. J’ai eu 9 à mon bac de français. Si je me suis mise à écrire, c’est sous l’impulsion de Sophie-du-5-mai, pas sous celle des images d’Epinal de la littérature.
On devait être en 2006. Elle venait de lire un article dans le magazine Elle qui parlait de phénomène alors très naissant des blogs.
"Je te verrai trop faire ça"
Ce que j’ai fait, illico raccroché. Elle venait de me trouver le moyen parfait d’essayer de faire vivre d’une manière aussi tordue que les stratagèmes des Liaisons dangereuses une histoire d’amour avortée.
Pendant des années, je me suis défoulée sur ce blog, espérant un commentaire de celui qui se plaisait à jouer au chat et à la souris avec mon cœur. Si peu de commentaires de sa part sont venus, j’en ai eu d’autres personnes. J’ai découvert qu’avec mes chroniques, je faisais rire.
J'écris. ça rit.
Et puis, j’ai moins écrit. Les blogs ont eu une perte de vitesse. Pas facile après quelque temps d’absence de faire revenir mon public. Sont entrés dans le jeu les réseaux sociaux. Ploum ! Plus de lecteurs. Que faire?
Inutile de me dire de partager une photo de ma tronche au petit déjeuner. Ma référence ultime est Les Liaisons dangereuses. Jamais je ne ferai de mon cul un moyen d’attirer le chaland.
En revanche, si vous connaissez un marabout spécialisé dans le retour des lecteurs, partagez ses coordonnées en commentaire. Reconnaissance éternelle à la clé.
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