Pourquoi c’est désagréable d’écrire ?

Entre la poire et le fromage, voilà ce que me lance une entrepreneure : “je n’aime pas mon écriture”. 

15 ans de recherches en psychologie sur la rédaction. Environ 900 personnes accompagnées en formation. Autant vous dire que ce n’est pas le genre de phrase qui me surprend. 

Pour peu de personnes, écrire est une partie de plaisir. 

Même lorsque c’est notre métier, la page blanche nous oblige à l’humilité. Comment, une nouvelle fois, aligner tous ces petits signes pour en faire un texte qui plaise ? À chaque début d’écriture, la même appréhension. 

Pour Strauss-Raffy*, l’écriture engage la personne. Lorsque nous sommes en train d’écrire, nous modifions notre pensée. Au fil de la plume, celle-ci évolue dans un sens non prévu. Voilà de quoi faire naitre des angoisses ! À chaque texte nous prenons un risque de déstabilisation et de fragilisation. Jeter l’encre, c’est se confronter à soi-même pour se découvrir et accepter être un sujet exposant une pensée autonome. 

Pour écrire ses posts, son site Internet ou encore ses articles de blogs, il faut pouvoir faire face à soi-même en train d’écrire. Accepter qui on est et supporter de se découvrir mot après mot, voilà les clés pour s’aimer en écriture. 

Bien entendu, dans mes prestations de conseil et formation, j’aborde les aspects marketing de l’écriture. Mais ceci est vite réglé. Quelques points techniques dont tous les spécialistes de la rédaction web nous abreuvent sur les réseaux sociaux et l’histoire est pliée. Mes interventions viennent toucher ailleurs : aider mes clients à lever les mystères qui bloquent leur écriture. 

Et vous, les mots sortent facilement du stylo? 

*Strauss-Raffy, C. (2002). Approche clinique du passage à l’écriture et de son accompagnement. Thèse Doctorat. Université de Genève.